Au cœur de l’effervescente ville de Lima au Pérou, se trouve un petit havre de paix, construit au bord de l’océan: le collège Villa Per Se. Ici, le vrombissement des vagues et la majestuosité de l’océan pourraient laisser rêveur plus d’un passant…Cependant, la quête du bonheur se trouve quelques mètres plus loin aux portes du collège Villa Per Se. Cette grande école unique en son genre s’est donnée pour vocation de rendre ses élèves heureux.
Leur philosophie résonnant tel un art de vivre, lie la réussite scolaire au bonheur de l’enfant et de son entourage familial.
Le bonheur, qu’en est-il justement?
Le bonheur est lié à nos émotions, à ce que nous sommes, à nos désirs et nos envies. Son existence est autant universelle, que personnelle car propre de nos expériences individuelles et humaines. Il correspond à un état de pleine satisfaction dans son caractère stable et durable. Inlassablement recherché, souvent jalousé, précautionneusement protégé quand il nous apparaît. Sa définition est aussi complexe, qu’individuelle, tant ses composantes sont diverses et insaisissables: l’amour, l’amitié, le plaisir, la réussite…
Le bonheur rayonne et agit sur nous et nos comportements. C’est du moins ce qu’a réussi à démontrer la science. Comme par exemple, les études menées par le docteur Edward Diener, qui ont montré que le bonheur était en corrélation avec une meilleure santé et une espérance de vie plus longue. Notamment, grâce à l’envoi de messages positifs à notre cerveau réduisant ainsi la production des hormones de stress et accroissant celles de la bonne humeur.
Bonheur de l’enfant et réussite scolaire?
Le bonheur trouve sa définition juridique sous le terme du «bien-être de l’enfant» au cœur de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) de 1989, notamment dans l’article 3:
« […] les États parties reconnaissent le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social »
Un rapport de l’UNICEF datant de 2007 définit le « bien-être » des enfants issus des pays riches au travers de 5 catégories:
« […] le bien-être matériel, la santé et la sécurité, l’éducation, les comportements et risques, ainsi que le logement et l’environnement.»
Cependant, existe-t-il un lien avéré entre le bonheur, la sensation de bien-être et la réussite scolaire? Pouvons-nous partir du principe qu’un individu plus heureux, bénéficiera de chances supérieures pour réussir sa scolarité et s’épanouir par la suite à l’âge adulte?
Le bonheur à l’école trouve sa résonance dans la recherche du «bien-être scolaire». De nombreuses études voient le jour depuis ces dernières années pour tenter d’en définir ses aspects. Même si la notion de «bien-être» est difficile à définir de par son caractère subjectif, les études comme celles menées par Awartani, Whitman et Gordon en 2008, tendent à corréler l’impact du bien-être et des apprentissages.
«Les études portent à croire que les enfants qui bénéficient d’un sentiment de bien-être plus prononcé seraient plus enclins à apprendre et à assimiler efficacement de l’information; apparemment ces enfants seraient davantage susceptibles d’avoir des comportements sociaux sains et épanouissants, d’investir dans leur propre bien-être et celui des autres et dans la viabilité de la planète au moment d’assumer leurs rôles sociaux, professionnels et de leadership une fois adultes »
«Diverses recherches montrent ainsi que les élèves satisfaits de leur vie à l’école sont plus à même de développer des stratégies adaptatives, d’accroître leurs ressources personnelles et de s’engager vers le succès à l’école. Inversement, les élèves insatisfaits de l’école présentent, comparativement à leurs pairs satisfaits, une faible satisfaction de vie globale et un risque plus important de présenter diverses difficultés physiques et psychologiques » [Randolph, Kangas, Ruokamo, 2009].
Ces recherches viennent interroger les frontières de nos pratiques pédagogiques. Notre système éducatif et les programmes qui en découlent, se concentrent principalement sur le domaine cognitif considérant par extension l’individu comme un simple apprenant inhibant ainsi sa part émotionnelle.
L’école Villa Per Se se définit à contre courant de ces systèmes traditionnels. L’épanouissement de chaque apprenant est pensé et priorisé tout au long de la journée par un choix de rituels et d’activités réfléchis privilégiant le développement conscient de l’élève au cœur d’activités basées principalement sur le divertissement.
I- Les fondements
L’école Villa Per Se trouve ses fondements au cœur de la méthodologie ASIRI. Ce courant pédagogique est né au Pérou à l’initiative d’une équipe transdisciplinaire composée de chercheurs spécialisés et expérimentés dans divers domaines: pédagogie, psychologie, art, ingénierie, et dont le principal point commun est d’être formé à l’éducation holistique. Cette méthodologie est le résultat d’une vingtaine d’années d’études et de recherches à partir de l’observation de plus de 3000 élèves.
«ASIRI signifie « sourire » en quechua, la langue ancestrale péruvienne, et commence avec la vision de rendre le sourire aux enfants.»
Les principes fondateurs de la méthode ASIRI:
«ASIRI est une méthodologie holistique, avec des fondements scientifiques, pédagogiques et culturels, qui facilite l’intérêt des enfants pour l’apprentissage ; elle favorise leur maturation et leur contrôle émotionnel, stimule leur créativité innée, motive leur intuition et leur engagement écologique.»
L’idée ici est de prendre en compte l’enfant en tant qu’individu dans sa globalité en se souciant des différents aspects qui le constitue: mental, émotionnel, social, cognitif, physique, psychique, écologique, spirituel ou créatif….tout en s’appuyant sur les découvertes scientifiques du fonctionnement et des relations entre les deux hémisphères de notre cerveau.
ASIRI crée ainsi un lien entre les méthodes d’apprentissages ancestrales et les découvertes scientifiques actuelles. Cette méthodologie repose sur le croisement de :
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Trois «états d’être »: « Amour, volonté et sagesse »
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Trois principes de l’être humain : « Sentir, faire, penser »
afin de stimuler la curiosité, la créativité, l’autonomie, et l’innovation de l’enfant. L’objectif derrière est de promouvoir un citoyen libre et respectueux, constitutif du fondement même du bonheur.
La méthodologie ASIRI en pratique :
La méthodologie ASIRI trouve son référentiel pédagogique au travers de la création de « métiers ». L’idée est d’utiliser à l’école, des métiers au cours de projets hebdomadaires afin de développer la curiosité et la volonté des élèves. Cette méthodologie leur permet ainsi d’allier les concepts pédagogiques, les savoirs scientifiques à des activités concrètes au cœur desquelles ils vont pouvoir les exploiter, et les assimiler. De cette manière, l’enfant va pouvoir « SENTIR, FAIRE, PENSER » grâce à la possibilité qui lui est offerte d’être curieux, créatif, autonome et innovant.
Ces métiers sont au nombre de quatorze et se regroupent en deux pôles:
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Les sept « métiers internes » permettant à l’enfant d’aborder sa part émotionnelle et d’être en connexion avec l’hémisphère droit du cerveau (siège des émotions et de la créativité).
Il pourra accéder ainsi à des activités de : sculpture, théâtre, cuisine, philosophie, musique, danse et peinture.
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Les sept «métiers externes », vont eux permettre de travailler la volonté. Ces activités en lien avec l’hémisphère gauche (la logique) vont permettre à l’enfant d’expérimenter et de connaître le fonctionnement de la société qui nous entoure au travers de: l’ingénierie, la poterie, l’agriculture, la menuiserie, la couture, l’astronomie, la maçonnerie.
Ces métiers sont le point de départ de la création de projets visant à développer:
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les compétences manuelles, visuelles, et spatiales de l’apprenant
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sept «savoir-faire»: créer, transformer, construire, réinventer, soigner, protéger et communiquer
prenant ainsi en considération l’enfant dans son entité au cœur de son développement spirituel, physique, cognitif, émotionnel…
Notre pédagogie peut-elle véritablement travailler en alliance avec les fonctions spécifiques de nos deux hémisphères pour améliorer l’acquisition de compétences ?
La première cartographie des aires du cerveau a été réalisée par Broca en 1865. Michel Thiebaut de Schotten et son équipe franco-italienne ont récemment cartographié avec plus de précision les différentes fonctions inhérentes à nos deux hémisphères. Quatre groupes fonctionnels ont ainsi été localisés.
- La communication symbolique (où l’on retrouve le langage, la lecture et le calcul) est très latéralisée à gauche
- Le groupe « perception/action » est latéralisé à droite
- Les émotions sont latéralisées à droite
- La prise de décision reposerait plutôt sur des régions du lobe frontal droit.
Depuis plusieurs années, nous entendons souvent parler que certaines personnes auraient une prépondérance à avoir un « cerveau droit » car la personne se trouve être plus créative et intuitive ou alors un cerveau gauche pour ceux qui ont un esprit logique et déductif. Ces affirmations passées sont considérées aujourd’hui comme un neuromythe par les dernières études menées en neurosciences grâce à l’usage des techniques d’imagerie cérébrale prouvant que les deux hémisphères fonctionnent de manière simultanée dans la réalisation de la majorité des tâches comme par exemple lors de l’identification des chiffres ou lors du décodage des mots en lecture. (Gaussel et Reverdy, 2013)
Cependant, la connaissance de plus en plus précise du fonctionnement de notre cerveau a amené les chercheurs à comprendre et affiner la compréhension de mécanisme de la mémoire, et de l’acquisition des connaissances. Ces éléments de connaissance rendus publics aujourd’hui sont une véritable source d’informations et de données supplémentaires permettant aux enseignants de rendre leur pédagogie plus efficiente.
Pour en savoir plus voici le lien vers l’entretien que nous avions mené il y a quelques mois avec Jean-Luc Berthier, spécialisé dans la recherche en neurosciences en éducation.
Ou voici un article simple pour une première introduction sur le sujet.
II- Le fonctionnement de la méthodologie ASIRI au cœur de l’école Villa Per Se
Avant d’entrer plus dans le côté pratique de la pédagogie, il semble important de noter l’identité et la philosophie qui se dégagent sous le nom de Villa Per Se. Il faut pour cela revenir aux racines latines du mot. En effet, « Per Se » que l’on traduit mot à mot par « pour soi » désigne une personne équilibrée, douée de confiance en soi, et qui a la capacité de s’engager et de s’intégrer au sein d’un groupe.
Comme nous l’avons dit dans l’introduction, cette école a donc pour engagement de prendre l’enfant dans sa globalité, en prêtant attention « au corps, au cœur, et à l’esprit ». Privilégiant, le dialogue au jugement. L’apprentissage se veut divertissant au travers de ces trois sphères intimement liées.
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Les sentiments de l’enfant : sentir, ressentir…
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L’expérience: faire, réaliser, agir…
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L’intellectuel : penser, venant uniquement après avoir préalablement s’être soucié de l’équilibre du « cœur » et du « corps »
1.Une architecture répondant au bien-être de l’enfant et au respect de l’environnement
L’ensemble de l’architecture et des espaces de l’école Villa Per Se ont été pensés pour être au service des apprentissages, du bien-être des élèves, tout en entreprenant une démarche environnementale respectueuse et engagée à réduire l’impact de l’homme au quotidien. L’école est d’ailleurs en passe de recevoir une certification LEED (Certification internationale de bâtiment durable).
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Une construction respectant les principes de la « géométrie sacrée » (géométrie se basant sur les différentes proportions de différents éléments de la nature : cristaux, fleurs…) dans le but de créer de la cohérence, de l’harmonie et du bien-être à ses habitants au cœur des 43 000 mètres carrés de terrain. Même si, encore aujourd’hui aucune recherche scientifique n’a prouvé une corrélation entre ce type architectural et le bien-être de l’homme.
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Une école en forme d’escargot pour amener à penser à la forme de notre galaxie ou à la façon dont est enroulé notre ADN.
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Des salles de classe de formes hexagonales pour une meilleure distribution de l’énergie et ainsi favoriser les apprentissages.
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Une architecture bioclimatique rendant les différents espaces confortables d’un point de vue thermique sans nécessiter l’utilisation d’énergie électrique pour les chauffer ou les rafraîchir. Chaque espace est aussi doté d’un bon éclairage naturel en journée évitant là encore l’utilisation d’éclairage artificiel. Lorsque cela est nécessaire l’énergie utilisée est issue de l’usage de panneaux solaires.
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Des salles dédiées à des secteurs d’apprentissage. Ce sont des laboratoires d’apprentissage avec leur identité propre et offrant une multitudes d’options de travail. Il en existe deux sortes :
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- Spécialisées dans les savoirs fondamentaux : mathématiques, communication, sciences, d’arts, de menuiserie…
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Selon le centre d’intérêt des élèves : la bibliothèque, la musique
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Récupération et recyclage des eaux grises pour irriguer les espaces verts.
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Espace de recyclage des différents types de déchets.
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Installation de toilettes sèches pour éviter la consommation excessive d’eau.
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Un jardin biologique et une serre où les enfants peuvent semer, planter, récolter et cuisiner des fruits et légumes.
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Un espace de plantes médicinales créé et entretenu par les élèves afin d’éviter autant que possible les comprimés préparés chimiquement.
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Une mini-forêt d’environ 3000 mètres carrés va bientôt voir le jour.
- Inscription de l’école dans une politique de développement durable grâce à ANIA, « l’association pour les enfants et leur environnement » crée par Joaquin Leguia qui a mis en lumière de manière éducative et à la portée des enfants 18 objectifs d’actions qui peuvent amener à un monde meilleur. Cette initiative a reçu le soutien de l’ONU et est maintenant déployée dans des milliers d’écoles du Pérou et d’Équateur. L’école Villa Per Se a créé un véritable parcours dans l’ensemble de l’école pour marquer l’importance de ces différents objectifs.
- Nous aidons ceux qui en ont le plus besoin.
- Nous nous nourrissons sainement et aidons les autres à faire de même.
- Nous faisons de l’exercice, nous passons du temps à l’air libre et nous faisons des choses que nous aimons.
- Nous enseignons et apprenons pour améliorer le monde.
- Nous nous repectons et traitons avec égalité toutes et tous.
- Nous utilisons l’eau et prenons soin d’elle pour les autres.
- Nous utilisons des énergies propres et encourageons les autres à faire de même.
- Nous étudions et travaillons pour générer du bien-être pour soi, pour les autres et pour la nature.
- Nous créons, nous inventons, nous construisons des choses pour améliorer le monde.
- Nous aidons à ce que tous aient les mêmes opportunités.
- Nous prenons soin et améliorons le lieu où nous étudions et vivons.
- Nous consommons de manière responsable sans nuire aux personnes et à l’environnement.
- Nous réduisons et compensons l’empreinte carbone et nous encourageons les autres à faire de même.
- Nous prenons soin des rivières, des lacs, des mers et de la vie qui s’y trouve.
- Nous prenons soin de la vie et de la biodiversité.
- Nous pratiquons et nous promouvons l’honnêteté, la justice et la paix.
- Nous faisons alliance avec les personnes et les organisations qui cherchent à améliorer le monde.
- Nous pratiquons une empathie active pour la vie.
Pour prendre conscience de la particularité de l’architecture et des espaces de cette école voici deux courtes vidéos de présentation.
1 Visite de l’école lors des portes ouvertes
2 Représentation virtuelle du projet final de l’école
Ces aménagements pensés et réalisés résonnent en écho avec l’étude menée en 2005 par l’université de Salford au Royaume-Uni qui a démontré que le design d’une classe en termes de flexibilité de l’aménagement, choix des couleurs, qualité de l’air et de l’éclairage pouvait améliorer jusqu’à 16% la réussite des élèves dans différents domaines d’apprentissage.
Voici un article pour en savoir plus.
2.Une pédagogie de projet au plus proche du besoin de chaque élève
Lorsqu’un nouvel élève arrive à l’école Villa Per Se, il est pris en compte dans son individualité à part entière. Les élèves sont tous différents les uns des autres, chacun d’entre eux possède des capacités, des connaissances, des compétences qui vont se développer d’une manière différente. Chacun possède ses propres forces. Ainsi, lors de la réalisation de projets, l’école veut leur offrir la possibilité de pouvoir développer une tâche tandis qu’un autre viendra la compléter. Le travail collaboratif prend ainsi tout son sens.
Pour parvenir à cet équilibre, lors de l’arrivée d’un nouvel élève, l’équipe enseignante co-construit un plan individualisé d’apprentissage qui le suivra et évoluera tout au long de sa scolarité. Il est le fruit d’un long travail d’observation par le corps enseignant.
Le plan individualisé comprendra entre autre:
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l’identification du processus d’apprentissage de l’élève
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les raisons possibles des erreurs qu’il commet
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l’identification du talent de chaque élève au travers des activités et disciplines proposées par l’école
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l’identification des facteurs qui stimulent le plus le talent, les efforts, l’esprit d’entreprendre, afin de faire progresser l’élève
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les stratégies misent en place par l’équipe enseignante pour chaque élève en conséquence des diverses observations réalisées tout en les intégrant aux objectifs du groupe classe
Dans cette dynamique, l’école met en place des projets hebdomadaires mettant en œuvre les 14 métiers cités précédemment. L’apprenant se retrouve face à des problèmes à résoudre et va devoir planifier chacune des étapes de réalisation.
Le choix de la thématique du projet:
L’ensemble de l’école Villa Per Se, de la maternelle au collège, va vivre au rythme de neuf projets durant l’année. À chaque nouvelle période de projet, un thème commun va être donné à toute l’école. Ces thématiques choisies par l’équipe enseignante ont la particularité d’être liées aux émotions et de vouloir, de par leur formulation, s’ancrer en lien avec l’individualité de chacun. Ces thèmes sont aussi choisis pour aborder des domaines divers pouvant toucher: l’environnement, le social, les sciences, l’art…permettant ainsi de pouvoir toujours garder un lien avec les disciplines fondamentales.
En voici quelques exemples:
- « Je suis un être physique. » (Cela englobe le corps, les émotions…)
- « Elle/Il est interculturelle. »
- « Nous sommes intuitifs. »
- « Je suis émotif. »
- « Nous sommes créatifs.
- « Elle/Il est écologique »
Durée et fonctionnement des projets
Chacun des neuf projets qui ont cours durant l’année, vont être réalisés sur une durée de trois semaines. Ils ont surtout la particularité de s’attacher à respecter, au fil des semaines, le principe du « Sentir, Faire, Penser » véritable élément identitaire de la méthodologie ASIRI.
- Semaine 1: « Sentir »
Chaque projet débutera par une première semaine de travail et de réflexion autour de l’entité « Sentir ». Durant ce temps, les élèves vont pouvoir investir et explorer le thème proposé par l’équipe enseignante. Ils vont prendre le temps de faire appel à leurs émotions, à leurs envies, à leur curiosité…Le but est de pouvoir prendre le temps de se connecter avec le thème en étant à l’écoute de sa part émotionnelle pour pouvoir se l’approprier. À l’issue de cette semaine d’introspection et de travail collectif, chaque classe décide d’un commun accord d’un sous-thème qu’ils aimeraient aborder au cœur de ce projet.
Pour les aider dans leur choix, les enseignants ont recours aux « 18 objectifs qui participent à un monde meilleur » de Joaquin Leguia.
Par exemple, lorsque le projet de l’ensemble de l’école portait sur « Nous sommes créatifs », une classe avait fait le choix de traiter « des couleurs », une autre « des innovations », ou une encore sur « l’environnement et ses améliorations »…
- Semaine 2: « Faire »
Cette semaine est dédiée à la création du projet. Les élèves par groupe ou individuellement réalisent leur projet tel qu’ils l’ont perçu et imaginé durant la première semaine.
Toujours durant le projet « Nous sommes créatifs », un groupe d’élèves avait réalisé cette œuvre artistique en réutilisant des matériaux électroniques défectueux et qui étaient destinés à être jetés. Ils ont allié le thème obligatoire « Nous sommes créatifs » et celui « recyclage des déchets » qu’ils avaient choisi.
- Semaine 3: « Penser »
Cette dernière semaine est dédiée à un temps de réflexion sur le projet qu’ils ont réalisé. Les élèves organisent une sorte de « feedback » afin de prendre conscience et de réaliser les différentes compétences, savoirs, savoir-faire et savoir-être qu’ils ont acquis au cours de cette démarche entrepreneuriale.
De plus, au bout d’un cycle comprenant la réalisation de trois projets différents, correspondant donc à neuf semaines de travail, une semaine « calme » est organisée. Elle a pour but de faire cette fois-ci un retour sur l’ensemble des choses qui ont été accomplies et acquises lors de ce cycle de travail.
Intérêt pédagogique de la démarche:
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Les compétences liées à différentes aptitudes vont être abordées au cours du projet.
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L’apprentissage devient ainsi plus complet et cohérent.
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Cela permet un travail transdisciplinaire.
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L’apprentissage est significatif pour les élèves en étant au plus proche de la réalité qu’ils vivent au quotidien, et cela leur permet de tirer parti de ressources matérielles et didactiques de manière créative.
Les rôles et enjeux des enseignants dans cette démarche:
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orienter, guider, conseiller les démarches d’investigation, de planification et de recherches de l’apprenant toujours en respectant les trois étapes essentielles du « ressentir, faire, penser ».
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faire preuve de beaucoup de flexibilité, en réajustant en permanence la planification du projet tout en gardant toujours en tête les objectifs d’apprentissage à réaliser avec les élèves.
L’intérêt intrinsèque de cette démarche pour l’apprenant:
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développer une démarche créative pour qu’il soit capable à l’âge adulte de réaliser ses rêves, de créer, d’entreprendre ses projets…
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devenir acteur de la construction des savoirs.
3.Le développement du bien-être et de la construction personnelle
L’école Villa Per Se s’est donnée pour vocation de rendre ses élèves heureux. Et ainsi, en faire des êtres dotés de confiance en eux, capables d’analyser et de gérer leur émotions. Différents outils et routines de structuration émotionnelle sont ainsi disponibles pour les élèves tout au long de la journée.
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Une séance de Yoga, de respiration et de méditation pour débuter la journée. Le Yoga va être au service du corps et de sa connaissance, et agir notamment en prévention des blessures sportives grâce à l’étirement des muscles et des tendons. La respiration et ses exercices aident à contrôler les impulsions et apprennent à gérer les crises. La méditation va permettre un travail de l’esprit et un détachement du monde matériel.
- La méthode Shichida, du nom de son inventeur japonais, le Professeur Makoto Shichida, est une méthode d’éducation et de stimulation de l’intelligence qui active les deux hémisphères du cerveau, mettant en parallèle l’accent sur l’importance du lien parent-enfant.
Cependant, cette méthode est très intéressante et totalement adaptable à l’école, pour des enfants, adolescents ou même des adultes. Elle permet notamment de travailler: la mémoire photographique, le développement de la pensée logique, de l’imagination…
- La biodanza. Elle a été créée par le médecin Rolando Toro Araneda au Chili dans les années 60, alors qu’il travaillait dans un hôpital psychiatrique. Il a développé une technique de danse et de musique qui ont eu des effets bénéfiques immédiats sur le bien-être des patients. A l’école, la Biodanza va contribuer à développer le potentiel et la confiance en soi de l’élève.
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Massothérapie. Expérimentée au Canada et en Suède, des études révèlent les bien-faits de la massothérapie dans le quotidien scolaire (diminution du stress et de l’agressivité, concentration et bien-être augmenté).
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La visualisation créatrice. C’est l’art d’utiliser la puissance de l’imagination et des images mentales qu’elle nous suggère pour introduire dans notre vie des comportements positifs: bien-être, confiance en soi, réduction du stress et l’augmentation de la motivation dans la réalisation d’objectifs de notre vie quotidienne. De ce fait, envisager sa pratique en classe ne nécessite pas d’argument supplémentaire pour convaincre. C’est une technique de développement personnel que l’on retrouve en sophrologie et qui invite à devenir une meilleure version de soi. En classe, on peut imaginer des rituels simples, où chaque élève dispose de cartes vierges où il pourra noter des objectifs ou des compétences à acquérir. Par exemple, « connaître la table de multiplication par 7. », l’enfant va prendre un temps pour se visualiser ayant acquis cette compétence. L’enseignant aura un rôle de guide au travers de petites questions pour aider l’élève à visualiser et ressentir les émotions procurées par la situation. Au fil des semaines et des pratiques, la confiance de l’enfant va s’accroître et son subconscient va lui permettre de s’ouvrir à d’autres manières d’atteindre l’objectif visé.
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Les mandalas. Ce terme d’origine sanskrit signifiant « le cercle, la sphère, l’environnement, la communauté», est utilisé initialement par les hindous puis dans le bouddhisme pour ses rites et pratiques de méditation. En occident, on le connait sous la forme du dessin représentant diverses formes géométriques se regroupant en un cercle concentrique. Aujourd’hui, différentes études ont montré les bien-faits de la pratique des mandalas notamment chez les enfants. Le coloriage de mandalas participe à développer la créativité, l’imagination, à favoriser la concentration, à aider dans la coordination des mouvements et dans le travail psychomoteur, et permet aussi d’accroître l’estime et la confiance en soi.
III – Notre ruche d’inspirations
Comme après chacune de nos visites, nous semons dans notre ruche d’inspirations des idées qui pourraient aider, enrichir ou actualiser les pratiques de classe des enseignants, ou toute personne travaillant ou étant intéressée par le monde de l’éducation.
1.L’aménagement de l’espace
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Sur le site Internet « classe de demain » vous allez pouvoir retrouver une multitude d’articles traitant de l’aménagement de l’espace classe de la maternelle jusqu’au lycée! Une vraie mine d’or pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le sujet. Nous avons sélectionné pour vous le point de vue d’une ergothérapeute sur les classes flexibles.
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Cet article permet de faire le point des différents types d’aménagement de la classe que l’on connaît habituellement en pointant les avantages et inconvénients et donne aussi des idées de nouvelles façons d’expérimenter l’aménagement. Le tout est extrêmement bien décrit, illustré de photographies et vidéos, et bien documenté !
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Pour les plus experts, voici le lien vers différentes études menées par des chercheurs sur l’impact de l’aménagement de l’espace scolaire.
2.Éducation à l’environnement au travers des solutions durables
Dans cette rubrique, nous allons cette fois-ci traiter de l’éducation à l’environnement au travers des solutions durables. C’est à dire, des actions ayant un impact minimal sur notre environnement.
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Devenir une « Eco-école, un éco-collège, un éco-lycée». Ce programme international d’éducation au développement durable propose de travailler avec l’ensemble de l’équipe enseignante, des élèves et des différents partenaires (parents, associations, collectivités territoriales) autour de 8 thèmes successifs : l’alimentation, la biodiversité, les déchets, l’eau, l’énergie, la santé, les solidarités et le climat. Soutenu par l’Education Nationale depuis janvier 2017, ce programme permet d’aider les établissements volontaires à mener un projet global et d’obtenir en fin d’année une labellisation « Eco-école »
Une petite vidéo de 2 minutes qui explique tout
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Ecole Verte. D’autres organismes existent dans cette même optique. L’Unesco autour de différents projets comme la création de sacs écologiques ou le site « Batisseurs du possible » qui regroupe des exemples de projets passionnants sur développement durable réalisés par des classes de maternelle au lycée! Une vraie source d’inspiration!
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Projet « jardin d’école » pour reconnecter les élèves et leur entourage à l’agriculture, l’alimentation locale, la nature et l’environnement. Ce site regroupe les différents sites permettant de se lancer, avec un coup de cœur spécial pour le splendide site « Jardinons à l’école »
3.Le bien-être et les émotions au cœur des apprentissages
a) Yoga et méditation
Cela fait maintenant quelques années, que l’on entend de plus en plus parler des bien-faits de la pratique du Yoga et de la méditation pour les élèves de la maternelle au lycée. Voici, quelques liens utiles pour ceux qui seraient intéressés de se lancer ou d’approfondir leurs connaissances.
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Le Site «Yoga-enfant» présente les avantages et bien-faits de la pratique du Yoga à l’école tout en offrant des références bibliographiques pour se lancer.
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«Yoga Ooreka», expose les principes et avantages du Yoga à l’école et permet aussi de télécharger gratuitement un fascicule complet sur le Yoga.
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« Prof bienveillant », regroupe plusieurs ressources à destination des enseignants pour la pratique du Yoga.
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Le site « Eps de Lyon », propose des séquences à destination des enseignants de collège et lycée.
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Pour la méditation, le célèbre livre d’Eline Snel, « Calme et attentif comme une grenouille » qui présente des techniques de méditation simples pour chaque moment de la vie de l’enfant aussi bien à l’école qu’à la maison.
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Le célèbre programme centré sur la méditation et la pleine conscience : « Mind Up » a créé aux Etats-Unis par Goldie Hawn en collaboration avec des neuroscientifiques et des psychologues.
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Sur le site « dysemoizazoo » vous retrouverez aussi plusieurs références bibliographiques pour se lancer.
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Voici un lien vers plusieurs vidéos passionnantes traitant de la méditation en classe.
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Enfin voici un ouvrage numérisé «Calme-toi un peu » issu d’une étude descriptive des pratiques de relaxation dans les écoles maternelles qui donne des explications et propose différents exercices à mettre en place.
b) Méthode Shichida
Retrouvez sur ce site, tous les détails d’éducation et de stimulation de l’intelligence créé par le japonais Makoto Shichida dont nous avions parlé précédemment.
c) Biodanza
Cette technique de danse et de pratique de la musique dont nous avons parlé plus haut contribue à développer le bien-être et la confiance en soi de l’élève. Plus d’informations à ce sujet ici.
d) Massothérapie
L’usage de la massothérapie dans la classe. Si cette technique de relaxation vous intéresse voici plusieurs liens vers des articles et vidéos intéressantes qui traitent du sujet.
e) La visualisation créative
Voici quelques liens si vous souhaitez en savoir plus sur la visualisation créative et avoir des outils pour vous lancer.
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Voici l’article intitulé « L’application de pédagogique de la visualisation » par Renée Guimond-Plourde permet de vous informer sur les effets observés dans des classes de primaire au collège.
- « Apprendre la visualisation à l’école » est un article tiré du blogue « Inspiration école » qui propose des petites activités simples pour se lancer en tant qu’enseignant comme parent.
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« Développez l’imagination créatrice des enfants » de Jennifer Day est une véritable mine d’or proposant diverses situations pour vous lancer.
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Ce document créé par Mélanie Cliche, psychologue, répertorie différents exercices faciles à mettre en place.
f) Les mandalas
Beaucoup de sites Internet permettent aujourd’hui d’imprimer des mandalas gratuitement. Nous avons voulu trouver d’autres manière d’exploiter cet art.
– Voici un article intéressant d’une enseignante qui utilise les mandalas comme source de motivation dans sa classe.
– Un enseignant de cm2 présente son atelier de construction de mandalas.
– Voici des idées d‘une séquence sur les mandalas en maternelle, mais que l’on peut facilement transposer à d’autres niveaux de classe.
– Ce site donne des conseils pratiques lors de la réalisation de coloriages de mandalas.
g) Le bonheur à l’école
Voici deux petites vidéos d’expérimentation en France d’une approche du bonheur à l’école.
*Les photos utilisées dans cet article ont été prises par Claire Roussel et Coralie Delcol ou tirées du site http://www.villaperse.edu.pe/es/.
L’article a été rédigé par Coralie Delcol, professeur des écoles et membre du bureau de l’association IMAGO.
N’hésitez pas à commenter et donner votre avis sur notre article.